Printemps

C’est le printemps. Il y a deux semaines j’avais perdu espoir. J’errais tête au cul, entre le poêle à bois et le salon. Aujourd’hui par contre, je rôtis. J’ai hâte à la terre. J’ai hâte que le blanc laisse sa place, que le froid lève les feutres. J’ai hâte d’être sale. L’hiver te rend froid, parfois mouillé et dans tous les cas t’engourdis le bout des doigts. Mais le vent change. La chaleur me titille. Je pense vélo. Le vélo m’envahit, véhiculé par une forte envie de terre, d’essence, de bois, de saut, d’appui. J’ai hâte de ne plus sentir mes roues sur le sol.

Je suis un trailbuilder qui sort de son hibernation. Je brûle d’envie de planter ma scie dans un arbre qui ne demande qu’à vivre. Chambouler le sol à coup de poulaski pour en faire mon terrain de jeu. Faire vivre mon art à grand échelle. Chaque saut que tu sautes, chaque virage emprunté est le fruit d’un génie. Un génie pas bleu, avec des bras et surtout des jambes. Assit du haut de son trône mécanisé qui sent bon le diesel et mauvais l’huile hydraulique. Ou encore le classique être humain du haut de sa trentaine de pomme en moyenne, avec sa pelle plate qui sue à plein de goutte le long de son échine.

Bienvenu dans le bois. Royaume des mouches, nous sommes les grands invités.

Travailler fort pour toi. C’est ça notre été.

Mais béni soit la terre mère, pour Gaïa! Malléable au prix d’un effort commun, elle nous offre la rédemption d’une Fox 38 pistache utilisée à son plein potentiel. Donne le droit d’être à mon Cushcore et bien sûr, rend délectable cette IPA de fin de journée.

À nous tous, bonne saison estivale et que votre casque vous protège.